Qui est donc ce Qwant qui commence à envahir la sphère sociale française ?
Qwant est un moteur de recherche lancé en 2013 par une entreprise française. Sa particularité ? Assurer aux internautes que leurs données personnelles ne sont pas tracées avec des pratiques qui se veulent respectueuses de la vie privée. En savoir plus.
Si l’on vous dit « moteur de recherche », vous pensez ? Google (évidemment), Safari (pour les amateurs de pommes), Bing (2e moteur de recherche en France), le très ancien, mais réputé, Yahoo, ainsi que Facebook, Meetic, etc. Maintenant, si l’on vous demande lequel d’entre eux met un point d’honneur à protéger votre vie privée. Que répondez-vous ? Qwant, bien entendu !
Qwant, l’autre moteur de recherche
Vous ne le connaissez pas ? Passons aux présentations.
Le petit Qwant est né en France en 2013 à l’initiative de trois personnes, Éric Léandri, Jean-Manuel Rozan et Patrick Constant. Mis en service cette même année dans 15 pays et 35 langues, il est mis sous le feu des projecteurs en 2015 par le ministre de l’Économie, Emmanuel Macron. Malgré quelques balbutiements, il semble qu'en 2018 le petit français soit en passe de rafler quelques parts de marché au géant Google, à commencer par celui de l’Hexagone.
En effet, l’Assemblée nationale vient d’annoncer son choix délibéré de fausser compagnie à Google au profit de Qwant. Et elle n'est pas la première à se laisser séduire par l'offre d'une navigation davantage sécurisée. Avant elle, l'Éducation nationale avait déjà opté pour la mise en place de la plateforme sur tous ses postes informatiques, y compris au sein des établissements scolaires, où les élèves surfent sur Qwant Junior.
Vie privée et neutralité
Il faut dire qu’avec son slogan accrocheur, “Le moteur de recherche qui respecte votre vie privée”, Qwant ne passe pas inaperçu dans nos sociétés où la question du respect de la vie privée et de la protection des données sur internet est clairement posée. Il place Google et Facebook dans des positions délicates, notamment ce dernier qui a dévoilé, le 28 septembre dernier, un nouveau piratage de 50 millions de comptes à cause d’une porte dérobée au cœur de son système.
Cette promesse de sécurisation de la vie privée des internautes est rendue possible par un moyen très simple : l’absence de cookies. Enfin, pour être plus précis, la présence d’un seul et même cookie, qui permet à la navigation d’être en cohérence tant qu’elle est utilisée. Sitôt la page refermée, toute trace est irrémédiablement effacée comme si elle n’avait jamais existé.
Indépendant
Qwant se distingue aussi des autres moteurs de recherche qui ont fait le pari de protéger l’anonymat de leurs utilisateurs en ne collectant aucune donnée. Il fonctionne avec son propre algorithme et se rémunère si et seulement si un achat est effectué via la plateforme. Alors qu’à titre d’exemple, Duckduckgo, moteur américain en service depuis 2006, est hébergé par le géant américain Amazon et se sert de l’algorithme de Google pour assurer une cohérence dans les résultats de recherche !
Qwant n’est donc pas susceptible de subir une quelconque altération de la part d’investisseurs dont les intérêts commerciaux pourraient mettre à mal le souci de transparence.
De surcroît européen, le moteur de recherche n’est pas sous le joug du Patriot Act comme peuvent l’être ses concurrents outre-Atlantique contraints par le gouvernement américain de dévoiler les données de ses utilisateurs si l'État estime qu’il existe une menace pour la sécurité nationale.
Qwant voit grand
N’occupant que la 7e place au classement, Qwant espère atteindre au moins la 5e avant de s’attaquer aux gros morceaux que sont Google, Bing et Yahoo. Il reste encore du chemin à parcourir pour le petit français, mais plus le trafic de données personnelles affole les institutions politiques et sociales, et les sphères privées, plus Qwant a des chances de grappiller des parts de marché non négligeables au niveau mondial.
Jérôme Mansbendel
Intégrateur multimédia / Développeur
Bleu Ebène